Revue PréfiX

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La loi de Lynch

Traumavertissement (TA) : contenu explicite et descriptif de violences envers des personnes noires.

Note sur la traduction :
En 1893, la journaliste afroaméricaine Ida B. Wells fait paraître un volume intitulé The Reason Why the Colored American is not in the World’s Columbian Exposition, autopublié par l’autrice et agrémenté d’une introduction de la main du militant antiesclavagiste Frederick Douglas, ainsi que d’un chapitre conclusif rédigé par F. L. Barnett. Après avoir commenté la constitution des Noirs comme une classe dominée, et relevé la manière dont l’esclavage s’est renouvelé après la guerre civile américaine à travers le travail forcé des prisonniers, Wells s’attaque à la question de la justice populaire raciste des lynchages avec « La loi de Lynch ».

L’antiféminisme de gauche – un syndrome révisionniste

Note sur la traduction :

Ce texte a été traduit de l’anglais par Patrick Cadorette, à l’initiative du Chantier sur l’antiféminisme du Réseau québécois en études féministes (RéQEF). Même si la misogynie et les agressions sexuelles sont des problèmes bien connus et depuis longtemps dénoncés par des féministes militant dans les réseaux de gauche et d’extrême-gauche (voir, par ex. Laurence Ingenito, Geneviève Pagé, « Entre justice pour les victimes et transformation des communautés : des alternatives à la police qui épuisent les féministes », Mouvements, no. 92, 2017, pp. 61-75), les textes d’analyse sur l’antiféminisme « de gauche » restent relativement rares dans la vaste production d’études sur l’antiféminisme en général (voir la Bibliographie sur l’antiféminisme, RéQEF, 2e éd. 2022). 

La voix de la femme, éditoriaux 

Note sur la traduction :

Considéré comme le premier journal anarcha-féministe d’Amérique du Sud, La Voz de la Mujer paraît à Buenos Aires en 1896-1897: il s’agit d’une publication semi-clandestine en raison du plaidoyer pour l’action directe qu’elle contient. Les rédactrices y critiquent de manière véhémente la religion, la société capitaliste et les inégalités entre hommes et femmes, d’où la devise « Ni dieu, ni patron, ni mari ». Nous reproduisons ici les éditoriaux des numéros 1, 2, 3, 4, 5 et 7 – le numéro 6 n’étant plus accessible.

Les tâches ménagères, extrait 

Note sur la traduction :

Sœur Juana Inés de la Cruz (1651-1695) est une religieuse catholique mexicaine. Poète et dramaturge, elle est aussi compositrice et mathématicienne et est aujourd’hui célébrée comme l’une des premières féministes des Amériques. Elle défend toute sa vie le droit à l’éducation et l’intelligence des femmes, osant même enseigner des textes écrits par des femmes à ses étudiantes. En 1683, elle publie la pièce Los empeños de una casa, une comédie de situation se déroulant chez la bourgeoise de Tolède, une ville d’Espagne. Dans la scène que nous avons choisi de traduire, le serviteur Castaño raconte sa transformation d’homme en femme, décrivant les artifices employés pour le rendre enfin, à la fin de la scène, belle et désirable.

La religion et les principes purs de la moralité

Note sur la traduction :

En 1831, la militante et conférencière afro-américaine Maria Stewart publie un pamphlet. Elle y promeut l’autodétermination et le droit à l’éducation des personnes afro-américaines. Ses idées féministes et abolitionnistes ne font aucun doute : elle invite sa communauté à se lever et à lutter pour sa dignité.

La justice est indivisible : la Palestine comme enjeu féministe

Note sur la traduction :

L’article traduit ici en français s’inscrit précisément dans cette démarche d’interpellation critique des féministes non-palestiniennes, y compris juives et racisées. Le titre « Justice is indivisible » reprend une déclaration de Martin Luther King Jr., et le sous-titre, « Palestine as a feminist issue », est inspiré d’un texte d’Angela Davis. Le texte est paru en 2017 dans un numéro spécial intitulé « Palestine Lives » de la revue aujourd’hui en dormance, Declonization : Indigenity, Education & Society, qui proposait aussi des articles comparant l’apartheid sud-africain et israélien (Leigh-Ann Naidoo) ou le colonialisme de peuplement aux États-Unis et en Israël (Johanna Fernandez).

Les romans idiots des dames romancières

Note sur la traduction :

L’autrice britannique George Eliot (1819-1880), née Mary Ann Evans, est une intellectuelle et romancière qui a marqué la littérature victorienne. Ses romans, parmi lesquels on retrouve The Mill on the Floss (1860), Silas Marner (1861)et Middlemarch (1871-72), ont connu un grand succès de son vivant. L’existence d’Eliot est frappée par l’ambivalence: si, dans ses écrits et ses romans, elle défend les valeurs chrétiennes de la bonne société britannique, elle mène une vie à leur encontre, entretenant des relations illicites et vivant la plus grande partie de sa vie avec George Lewes, un homme marié.