La voix de la femme, éditoriaux
Informations sur la traduction
Traduction de l’anglais par Lucia Carballo. Révision par Sophie Guinamand et Lilian Vianey Torres Merino.
Source du texte original
Bolten, Virginia (dir.), La Voz de la Mujer. Periódico Comunista-Anárquico, 1896-1897. Bernal, Argentine, Universidad Nacional de Quilmes, 2018. URL : http://ridaa.unq.edu.ar/handle/20.500.11807/2240.
Note sur la traduction Considéré comme le premier journal anarcha-féministe d’Amérique du Sud, La Voz de la Mujer paraît à Buenos Aires en 1896-1897 : il s’agit d’une publication semi-clandestine en raison du plaidoyer pour l’action directe qu’elle contient. Les rédactrices y critiquent de manière véhémente la religion, la société capitaliste et les inégalités entre hommes et femmes, d’où la devise « Ni dieu, ni patron, ni mari ». Nous reproduisons ici les éditoriaux des numéros 1, 2, 3, 4, 5 et 7 – le numéro 6 n’étant plus accessible. À plusieurs moments, nous avons fait le choix de l’écriture inclusive. Bien que volontairement anachronique, ce choix permet de souligner les intentions féministes des rédactrices et leurs idées novatrices concernant la maternité, le mariage et l’amour libre, et leur dénonciation du sexisme des militants anarchistes. La traduction cherche également à adapter certaines formules orales au contexte québécois du 21e siècle. |
La voix de la femme, no 1 -Nos objectifs Camarades, salut!
Nous voilà : épuisées par tant de pleurs, tant de misère, épuisées par l’éternel et déchirant portrait que nous offrent nos malheureux enfants, ces tendres morceaux de nos cœurs, épuisées de quémander et de mendier, épuisées d’être le jouet, l’objet des plaisirs de nos infâmes exploiteurs ou de nos vils maris, nous avons décidé de lever nos voix dans le concert social et d’exiger, exiger disons-nous, le plaisir qui nous revient du banquet de la vie.
De longues soirées de travail et de souffrances, de sombres et horribles journées vécues dans un grand dénuement ont pesé sur nous, et il nous a fallu entendre le cri sec et déchirant de nos enfants affamés, afin que nous nous décidions à faire entendre nos voix, épuisées par tant de misère et tant de souffrance. Non pas sous forme de lamentation ou de plainte suppliante, mais dans une volonté manifeste de revendication. Tout appartient à toutes.
Jusqu’à hier, nous avons imploré un Dieu, une vierge, un saint quelconque, l’un pas moins illusoire que l’autre, et lorsque, remplies d’espoir, nous avons osé demander une croûte de pain pour nos enfants, savez-vous ce que nous avons obtenu en retour ? Le regard obscène et lubrique de celui qui tente constamment d’enchaîner l’objet de ses plaisirs impurs, nous offrant d’une voix insinuante et astucieuse une issue potentielle, un projet d’affaires, un billet pour couvrir la nudité de nos corps, sans aucun autre engagement que celui de devoir lui offrir ce dernier en échange.
Nous avons continué d’avancer, toujours confiantes et gardant espoir en Dieu, et après avoir trébuché et être tombées parce que nous n’avions pas regardé là où nous marchions, tournant plutôt nos regards nostalgiques vers les cieux, savez-vous ce que nous avons trouvé sur notre chemin ? La lascivité et l’impureté brutale, la corruption, la stagnation et la seule possibilité de vendre, encore une fois, nos corps maigres et décrépits. Nous avons tourné nos regards asséchés en arrière, asséchés, oui, car ils étaient rendus asséchés ! Et là-bas, au loin, au large, nous avons presque aperçu nos enfants, pâles, faibles et malades… et l’ambiance déjà ténébreuse nous remémorait la famine. Maman, du pain pour l’amour de Dieu ! Et c’est là que nous avons compris pourquoi tout s’écroule… pourquoi on tue et pourquoi on vole (lire : on exproprie).
Et c’est à ce moment que, d’un seul coup, nous avons renié Dieu, et que nous avons compris à quel point son existence était nulle; bref nous avons affirmé qu’il n’existe pas.
Et c’est là encore que nous avons compati avec nos malheureuses camarades tombées au combat. Alors, nous avons voulu renverser toutes les angoisses et limitations insensées, et faire éclater la chaîne de la religion, dont les maillons sont plus épais que nos corps. Puis, nous avons compris que nous avions un ennemi puissant à combattre dans notre société actuelle, et c’est là qu’en regardant aux alentours, nous avons vu beaucoup de nos camarades se battre contre celle-ci ; et puisque nous comprenions que leur ennemi était aussi le nôtre, nous avons décidé de les accompagner dans cette lutte contre l’ennemi commun, mais puisque nous ne voulions dépendre de personne, nous avons hissé le drapeau rouge à notre tour ; nous sommes allées au combat… sans Dieu ni maître.
Voilà, chères camarades, l’objectif de notre journal, qui n’est pas seulement le nôtre, mais aussi le vôtre, et c’est pourquoi nous nous déclarons communistes anarchistes et que nous proclamons le droit à la vie, c’est-à-dire le droit à l’égalité et à la liberté.
La rédaction
La voix de la femme, no 2 – Avis de parution! (Aux scarabées de la pensée)
Lorsque nous (femmes méprisables et ignorantes) avons pris l’initiative de publier La Voix de la Femme, nous le soupçonnions déjà, que vous vieux crabes! vous recevriez notre initiative avec votre philosophie habituelle et malicieuse, car vous devez savoir que nous, femmes maladroites, avons le sens de l’initiative et que celle-ci est le fruit de notre pensée ; le saviez-vous ? Nous réfléchissons, nous aussi.
Le premier numéro de La Voix de la Femme est paru, et, bien entendu, Troie a pris en feu ! : « l’émancipation de la femme, pour quoi faire ? » « je vais t’en faire de l’émancipation! », « qu’advienne plutôt la nôtre ! », et « ensuite, lorsque nous, les hommes, nous serons émancipés et libres, là nous verrons ».
C’est avec un tel humanisme et une telle bienveillance que notre initiative a été accueillie.
Nous savions déjà que si nous ne prenions pas les rênes de notre propre émancipation, nous deviendrions des momies ou quelque chose du genre, avant que le soi-disant Roi de la terre (l’homme) ne le fasse.
Mais il faut, messieurs les vieux crabes, plutôt qu’anarchistes, il faut que vous sachiez tout de suite que votre objet de plaisirs, ce corps parfait que vous corrompez, ce souffre-douleur de l’humanité, elle en a marre d’être une moins que rien à vos côtés. Il est urgent, ô, faux anarchistes ! que vous compreniez, une fois pour toutes, que notre mission dans la vie ne se limite pas à élever vos enfants et à nettoyer votre crasse, que nous avons le droit nous aussi de nous émanciper et d’être libres de toutes les tutelles; qu’elles soient sociales, économiques ou conjugales.
Qu’est-ce qu’une femme laide ou jolie, jeune ou vieille à vos yeux ? Une servante, une vadrouille !
Lorsque, sur votre terrible et désespéré chemin de croix, vous inclinez votre tête sur votre poitrine lacérée, lorsque vous partez dissiper votre mauvaise humeur, même si vous ne prenez pas le soin de le faire avec nous, vos femelles restent là (nous ne sommes rien que ça à vos yeux), à verser des cris amers et cela devrait vous faire comprendre que notre genre ne nous empêche pas de ressentir et de réfléchir.
Nous le savions déjà, malheureux messieurs, que pour vous une femme n’est rien de plus qu’un joli meuble, quelque chose comme un perroquet qui répète des mots doux pour vous flatter l’ego, qui vous fait la couture, qui travaille pour vous, et qui plus est, vous obéit et vous craint.
N’est-ce pas, messieurs les maris ? N’est-il pas agréable d’avoir une femme avec qui parler de liberté, d’anarchie, d’égalité, de Révolution sociale, de sang et de mort, pour que celle-ci, croyant que vous êtes des héros, vous avoue qu’elle craint pour votre survie (parce que, bien sûr, vous faites semblant d’être courageux), et se jette à votre cou afin de vous retenir, presque en sanglotant, en vous murmurant « Pour l’amour de Dieu ! Je t’en prie ! ».
Et voilà que vous l’avez, votre femme! Vous jetez sur votre femelle un regard de commisération, d’amour-propre comblé d’insatiable vanité [et] vous lui dites avec une nonchalance théâtrale : « Cesse, femme, il me faut aller à la réunion de ci ou de ça, autrement les camarades… cesse de pleurer, personne n’osera me dire, ou me faire quoi que ce soit. »
Et, bien sûr, avec vos « grandes tirades » vos pauvres compagnes vous considèrent comme des lions, car vous agissez comme pourvoyeurs et pensent que l’avenir social de cette vallée… d’anarchistes de pacotille vous appartient.
Bien entendu, avec cette attitude mystérieuse vous vous donnez de l’importance et vos malheureuses compagnes vous croient être de redoutables révolutionnaires, elles vous admirent intellectuellement et physiquement.
Voilà pourquoi, lorsque vous avez quelque chose à montrer à vos compagnes, il vous suffit de jeter sur elles votre regard fort et irrésistible, afin qu’elles inclinent timidement la tête en disant : « Quel révolutionnaire ! »
Et c’est pour cette raison, oui messieurs les vieux crabes anarchistes, c’est pour cette raison que vous ne voulez pas l’émancipation des femmes, parce que vous aimez qu’elles vous craignent et vous obéissent, vous aimez être admirés et louangés.
Mais, malgré tout, vous le verrez, nous ferons entrer La Voix de la Femme dans vos maisons et nous dirons à vos compagnes que vous n’êtes pas des lions, que vous n’êtes même pas des chiens de proie ; vous êtes en vérité un croisement entre poules et crabes (étrange croisement, n’est-ce pas ? Et pourtant vous l’êtes bien) vous parlez de liberté, mais ne la voulez que pour vous-mêmes, vous parlez d’anarchisme sans connaissance… non, mais laissons ça comme ça, car vous savez très bien ce que vous êtes et nous aussi, nous le savons, n’est-ce pas ?
Vous le savez très bien, donc, vous qui parlez de liberté tout en voulant être des tsars dans vos maisons, et vous qui voulez détenir le droit de vie et de mort sur tout ce qui vous entoure, vous qui vous croyez tellement au-dessus de nous, nous n’aurons plus peur, nous ne vous admirerons plus, nous n’obéirons plus aveuglément et timidement à vos ordres, nous vous mépriserons et si vous nous provoquez, nous vous dirons vos quatre vérités les poings serrés. Soyez donc prudents, vous les malins, soyez prudents, vous les crabes.
Si vous voulez être libres, nous le voulons encore plus ; doublement esclaves de la société et des hommes, fini le temps de « l’anarchie et de la liberté » pendant que les femmes sont au foyer.
Salut !
La rédaction
La voix de la femme, no 3 – Battre en brèche (À nos ennemis)
« … nous sommes allées au combat… sans Dieu ni maître… »
La voix de la femme, no 1
Cela est arrivée tel que nous nous en doutions. Voilà notre constat lorsque nous avons remarqué le tollé général soulevé par notre éditorial du numéro 2.
Attaquées indirectement, et sans raison, lorsque le numéro 1 a vu le jour, nous avons décidé de laisser ces provocations sans réponse. En effet, c’est ainsi que nous avons agi, mais par malchance et en raison d’une série de controverses générées autour de l’article, due à l’absence de réplique de notre part, une véritable tempête s’est déchaînée sur La Voix de la Femme.
Or, malgré ce premier échec, nous ne sommes pas intimidées. Dès nos débuts journalistiques, nous avons affirmé : « puisque nous ne voulions dépendre de personne, nous avons hissé le drapeau rouge ; et nous sommes allées au combat… sans Dieu ni maître. »
Maintenant, donc, comment avez-vous pu croire qu’en étant déterminées comme nous le sommes, nous allions soumettre notre ligne de conduite aux opinions des Pierre, Jean, Jacques de ce monde ? Avez-vous cru, par hasard, qu’en ayant jugé notre article comme étant immoral, pour certains, et insensé pour d’autres, et parce que chacun d’entre vous, en faisant usage de sa volonté, nous a jugées, nous allions plier sur nos idées, sur notre façon de penser et sur notre manière d’agir ? Vous seriez plus qu’insensés si vous le croyiez ; cependant, nous sommes tentées de croire que vous l’avez été lorsque vous avez osé prononcer les absurdités que nous nous apprêtons à vous rapporter.
« Cela n’a pas d’allure… Ce n’est pas une façon d’écrire, de telles provocations de la part de ces femmes ne peuvent être tolérées, », « Il faut que ce journal disparaisse », etc., etc. Belle façon de penser, n’est-ce pas ? Belle démonstration de respect envers l’Autonomie individuelle !
Au nom de l’Anarchie, vous déclarez la guerre à un journal qui, en se lançant dans l’arène journalistique, a refusé toute concession possible en ce qui concerne la défense de l’émancipation des femmes : l’un des plus grands et des plus beaux idéaux de l’Anarchie !
Ceux d’entre vous qui ont pris la parole, avez-vous bien compris ce qu’est l’Anarchie ? Ne sera-t-elle pas celle qui assurera notre liberté individuelle la plus complète, une fois qu’elle aura triomphée ? Ne sera-t-elle pas celle qui mettra à égalité les femmes et les hommes ?
Et si vous comprenez cela, tel que je pense que vous le comprenez, pourquoi utilisez-vous le mot Anarchie dans le but de brimer notre liberté de pensée et d’action et au nom de cette même Anarchie vous nous lancez des menaces ridicules afin de nous intimider tout simplement parce que nous sommes des femmes ?
Tenez-vous bien pour dit que toute justification porte en elle un blâme. Il est vrai qu’il y a des exceptions, mais elles ne sont pas la règle. C’est pour cette raison, donc, que les faux Anarchistes se sont crus offensés, et qu’ils ont crié au meurtre, telle une bête blessée par son chasseur.
Nous voulons aussi clarifier, chers camarades, qu’en citant en exergue notre numéro précédent, nous n’avons pas été poussées par le désir de nous transformer en féroces bêtes de la plume et de la langue, comme beaucoup l’ont dit, et nous ne nous sommes pas adressées à tous les anarchistes en général, mais bien à certains individus qui, se disant révolutionnaires, ont essayé de déformer l’objet de ce modeste papier et qui n’ayant sans doute pas le courage de nous attaquer de front, ont préféré nous planter un couteau dans le dos.
Nous voulons une lutte franche et loyale et c’est pourquoi nous l’avons provoquée, lorsque nos connaissances ont été attaquées. Voilà tout.
Mais, malgré toutes vos déclarations de guerre, nous battrons en brèche, prêtes à garder le drapeau de l’intransigeance hissé bien haut malgré tous ceux qui se sentiront menacés. Nous ne demanderons jamais l’avis de personne concernant notre ligne de conduite. Nous resterons fermes, honorant notre autonomie individuelle la plus complète selon les idéaux du Communisme et de l’Anarchie. Cela sera fait dans la mesure où la société bourgeoise actuelle nous le permettra.
Maintenant chères/chers camarades : Tous ceux et toutes celles qui se reconnaîtront dans notre ligne de conduite, nous espérons que vous nous donnerez le plus grand appui afin de pouvoir jeter au visage de la Société Bourgeoise Actuelle toute sa bassesse, toute son infamie, et de jeter au visage des tyrans de l’Humanité la boue qu’ils ont l’intention de jeter sur nous, les prolétaires.
Et pour en finir avec cette controverse, nous tenons à dire que si notre journal ne peut pas sortir tous les mois, il sortira tous les deux mois, si ce n’est pas tous les trois mois, et si par malchance le nombre de nos adversaires augmente à un point tel qu’il nous oblige à disparaître de la sphère journalistique (à notre avis cela est peu probable), sachez que nous tomberons peut-être, mais que notre drapeau restera à jamais hissé.
Tenez-vous-le pour dit. Nous battons en brèche.
La voix de la femme, no 4 – Lugubres portraits
Tristes, très tristes sont les nouvelles que le télégraphe nous communique jour après jour.
Il semblerait qu’un vertige sanglant ait envahi la vieille Europe!
Lutte, destruction, faim et ruine! Voilà notre perception, à la distance, des événements que nous lisons tous les jours.
Mères sans enfants, enfants sans père, sœurs qui pleurent leurs frères, parents qui pleurent la mort ou les blessures des leurs. La misère règne partout.
Usines sans travailleurs, champs sans ouvriers pour le semis et la récolte; le mouvement industriel est paralysé. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants crient en clamant Pain et travail!
Regardez autour de vous. Que voyez-vous?
Vous verrez qu’à Cuba, les moulins où la cane, le tabac et d’autres plantes poussaient il y peu de temps, sont ruinés; les champs, rasés par les feux incendiaires, des tombes, remplies de cadavres ; vous verrez des gens terrifiés tentant de fuir, en masse confuse, échapper aux balles et à la misère, une multitude de corps écroulés lourdement à cause des actions des autres.
Vous verrez aussi la jeunesse espagnole (?) qui, obligée et forcée, se rend sur les terres cubaines pour défendre, au nom de l’intégrité de la patrie et de l’honneur du drapeau, les intérêts des bourreaux qui se sentent menacés par la Révolution.
Et tandis qu’ils se battent désespérément à Cuba, subissant son climat accablant, leurs bourreaux toujours avides d’argent et désireux de rependre le sang des travailleurs, s’acharnent sur le peuple déjà écrasé par les impôts, afin d’obtenir l’argent nécessaire pour perpétuer cette guerre fratricide.
Vous verrez aussi la misère implacable, terrible, menaçante envahir les bidonvilles du pauvre prolétaire; des jeunes enfants nus avec leurs visages hagards demandant, avec leurs voix pitoyables et angéliques : « Pain, maman, donne-moi du pain! J’ai vraiment faim! » Déchirant, ainsi, le cœur des mères qui pleurent déjà leurs maris, frères ou parents, arrachés de leurs maisons, par des hommes infâmes avec des sentiments sombres, au nom d’une loi inique, pour qu’ils périssent sur les champs de bataille.
Quel portrait accablant!
Et si vous regardez vers l’Orient, que voyez-vous?
La lutte désastreuse qui se déroule en Turquie, entre musulmans et chrétiens.
Des villes entières ont été détruites; leurs habitants ont été massacrés; des vieillards, des jeunes et des filles, violées par des soldats ou par des foules ennemies ou farouchement immolées au nom de leurs rivalités; la faim et les maladies causées par cette hécatombe étalent leur réalité sur l’Arménie.
Plus de 20 000 personnes, dont des hommes, des femmes et des enfants, sont tombées en arrosant de leur sang les champs fertiles de la Turquie.
Pourquoi? Parce que certains appellent cette divinité toute-puissante, Dieu et d’autres l’appellent Allah; parce que les uns l’adorent d’une manière et les autres, d’une autre; Parce que certains croient que leur religion est la meilleure et d’autres croient la même chose de la leur. Et, tandis que les deux côtés se déchirent, ces fausses divinités ne montrent aucun signe d’existence.
Si les hommes avaient compris que ces religions ne servent qu’à plonger les peuples de plus en plus profondément dans l’ignorance, ils ne se détruiraient pas les uns, les autres de cette manière cruelle, dans cette lutte inhumaine qu’ils tentent d’encourager pour que les peuples n’ouvrent pas les yeux et ne se battent pas, oui, mais pour reconquérir les droits qui leur ont été enlevés de force!
Tout devient lamentation : misère, destruction et ruine!
Regardez l’Afrique qui subit les mêmes conséquences que l’ancienne Europe.
Les civilisateurs italiens, sous prétexte de développer les sciences et les arts, dévastent les champs, brûlent les villages, et le sang des malheureux soldats italiens, fils du peuple, et abyssins1N.d.t. De l’Abyssinie, nom colonial désignant anciennement l’Éthiopie., arrosent les champs fertiles; ces champs qui étaient autrefois couverts de récoltes dorées, traversés par les bœufs, sont aujourd’hui décimés, en raison de la conduite infâme d’un Crispi, qui ne sait pas comment s’accrocher au pouvoir et encourage le patriotisme du peuple italien afin qu’il meure sous les rayons ardents du soleil africain en défendant des ambitions mesquines.
Mille cinq cents soldats d’un coup, 10 000 une autre fois, sans compter ceux de Dogali et de Sahati, qui reposent enterrés dans ces champs. Et quand le peuple, fatigué de saigner d’une manière si cruelle, organise des manifestations pour protester contre cette guerre inique, les civilisateurs commandent aux soldats, fils du peuple, de porter des accusations contre les prolétaires. Et un infâme qui se proclame noble, un Umberto qui vit du sang du peuple, un crétin misérable qui ne sert qu’à autoriser des impôts onéreux, des vols scandaleux, donne une gifle solennelle au visage de 27 millions d’êtres (sans compter la bourgeoisie) qui demandent haut et fort la fin de cette guerre sanglante. Disant dans un accès d’orgueil sans limite, qu’il préférerait abdiquer à la couronne plutôt qu’abandonner la campagne africaine.
Quelle infamie!
Vous, les mères, ne pouvez pas comprendre à quel point une guerre est horrible; vous ne pouvez pas, non, le comprendre parce que vous avez toujours été esclaves et que vous n’avez pas été autorisées à vous instruire, vous n’avez bénéficié d’aucune autre liberté que d’aller vous abrutir ou bien vous prostituer dans ces véritables foyers de corruption mal nommés sanctuaires de dévotion; c’est pourquoi, chères camarades, vous servez, bien qu’aveuglément, d’outils à ce scélérat de soutane infâme qui profite de votre ignorance pour arracher, un par un, les secrets que vous avez dans les recoins les plus profonds de vos poitrines.
Vous qui souffrez les douleurs de la gestation et de l’accouchement; vous qui, pendant l’allaitement et la dentition, passez de longues heures d’insomnie et d’éveil; vous qui aidez vos compagnons à élever vos enfants, n’avez pas la joie ineffable de pouvoir accompagner le fruit de vos entrailles, parce qu’une race implacable s’emparant de ce qui nous appartient, a dicté des lois qui nous privent de ce qui est nécessaire à la vie et nous enlèvent nos enfants dès qu’ils peuvent nous aider. On les emmène au service militaire, où ils ne reconnaissent aucun père, aucune mère, aucun autre parent, que l’infâme ordonnance qui les oblige à tuer leurs pères, frères et amis, parce que cela est nécessaire pour préserver les privilèges que leurs bourreaux voient menacés par la masse. Combien y en a-t-il qui, dans les révoltes populaires, ont tué ceux qu’ils aimaient et avec qui ils allaient s’unir peu de temps auparavant!
Lorsqu’ils ne font pas leur service, c’est parce qu’ils essaient d’émigrer au lieu de porter le symbole de l’asservissement.
Si, par hasard, un conflit se produit, provoquant une guerre, alors le pauvre prolétaire, fils du peuple, se met en marche pour défendre l’honneur du drapeau.
Voilà son visage pâle, fané. Il ressemble à la mort qui marche; il rit, il rit… Oui, pour que les siens ne soient pas attristés; les mères pleurent dans leurs maisons misérables, les pères inclinent la tête en pensant peut-être au malheur qui frappe leur famille par le départ d’un fils adoré et redoutant de ne plus jamais le revoir; là-bas, dans la campagne désastreuse, livré au hasard et à la fatigue, le pauvre soldat pensera à ceux qui pleureront pour lui et au milieu des ennuis qu’il affrontera, il enverra peut-être, avant d’aller au combat, un message affectueux ou bien il versera des larmes d’adieu aux siens.
Ah! Quel horrible portrait nous montre la guerre! Jambes par-ci, bras par-là, corps sans tête, crânes brisés, malheurs des blessés, échos plaintifs des mourants… le sang arrosant les champs de bataille; et, pendant ce temps, les dirigeants infâmes assis sur des grands fauteuils, à l’intérieur de splendides pièces, reçoivent avec indifférence les comptes-rendus de la guerre.
Il semble étrange qu’à notre époque de développement et de civilisation, nous soyons témoins de ces horribles plans de destruction et de misère!
Camarades! Étudions sans relâche, et une fois que nous aurons connu le Communisme Anarchique, luttons ardemment pour le mettre en œuvre, car il interrompra à jamais à ces « Lugubres Portraits », tout en nous rendant égaux, c’est-à-dire, libres.
La voix de la femme, no 5 – Camarades
En assumant la Rédaction et l’Administration du journal, nous n’ignorons pas les responsabilités qui pèsent sur nous.
Néanmoins, nous suivrons la ligne tracée par l’ancien comité de Rédaction, c’est-à-dire que nous lutterons sans relâche contre la classe bourgeoise; nous combattrons tous les préjugés et les inquiétudes que, depuis notre enfance, des hommes stupides, femmes fanatiques et autres misérables qui mettent leur plume à la disposition des scélérats nous ont inculqués, contre une poignée de monnaie déposée entre leurs mains.
Étant donné la grande préoccupation qui existe encore dans l’humanité à l’égard des femmes, et qui vise à détruire les préjugés et les préoccupations qui tendent encore à nous aveugler, le nouveau comité de Rédaction a jugé opportun d’augmenter le tirage ainsi que la diffusion du journal afin d’étendre nos idées plus largement parmi les travailleur·euses toujours exploité·es et vilipendé·es.
Camarades : la mobilisation entre femmes progresse rapidement; des foules de jeunes commencent à lever l’épais voile qu’elles avaient devant leurs yeux et rejoignent nos rangs afin de défendre leur liberté, leur droit à la vie, sûres qu’en se battant pour leurs droits, elles se battent aussi pour leurs compagnons et leurs enfants.
Œuvrons, donc ! La solidarité est l’un des plus beaux principes du Communisme Anarchique : c’est ce que nous vous demandons, convaincues que vous continuerez à nous soutenir autant que possible pour maintenir intacte la lutte menée contre les misérables qui persistent à défendre les instincts sauvages de la bête assoiffée de sang qu’on appelle bourgeoisie ainsi que les scélérats représentant la tyrannie.
En vous saluant, au cri de :
Vive l’amour libre !
Vive la Révolution Sociale !
Vive l’Anarchie !
La voix de la femme, no 7 – Silhouettes
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Celle-ci est la première d’une série que nous avons l’intention de publier, concernant les figures du : Juge, Prêtre, Soldat, etc.
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Il ne s’agit rien de moins que de mon union ! Voulez-vous savoir avec qui ? Écoutez alors.
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Il est fier, sans pédanterie ridicule, affectueux et noble dans sa conduite, détaché et généreux, dans la mesure où ses moyens de subsistance le lui permettent, mais sans vanité ni hypocrisie ; franc, sans exagération, défenseur zélé de sa dignité, de son libre arbitre et de son individualité, ainsi que de ceux de ses camarades et compagnons qu’il aime sans intérêt ni égoïsme.
Simple dans ses manières, et dans sa manière de converser, qu’il rend toujours agréable et attrayante, c’est-à-dire sympathique, par ses idées de fraternité, de paix, d’amour et de progrès social, et par la noble et loyale franchise avec laquelle il vous les explique et vous les fait connaître ; compatissant, il ressent vos maux et vos douleurs presque autant que vous ; vous l’entendrez s’en prendre sans pitié et avec véhémence aux maux qui affligent l’humanité.
Son cœur brûlant et généreux bat à l’unisson avec tous ceux qui souffrent et se lamentent, mais vous le verrez rarement découragé ou plaignard, parce que son cœur serein et fort, bâti sur la douleur et les souffrances physiques et intellectuelles, est plus enclin à lutter qu’à se plaindre, lorsqu’il s’agit de ses propres luttes. C’est pourquoi vous aurez entendu dire à son sujet qu’il est sanguinaire, cruel, ce qui est un mensonge. Il est hautain et rebelle, oui, mais pas cruel ni impitoyable.
Il ne sait pas mendier ou implorer, alors quand il se sent blessé, il se rebelle et se révolte, repousse avec de violents éclats de colère l’agression dont il est devenu victime. Qu’y a-t-il de mal à cela ? Si on vous attaque, ne vous défendez-vous pas ?
Ressentant les maux des autres autant que les siens, il ne manquera jamais de soulager son prochain si la force le lui permet, sans prétendre qu’il détient le privilège de la gratitude ou qu’il est plus digne qu’un autre de votre amitié ou de votre appréciation ; il considère qu’aider les victimes est une nécessité de tous les cœurs non corrompus.
Qu’il soit clair que cette entraide n’est pas une charité sous forme de bienveillance. Car la charité est pratiquée par ceux qui ont beaucoup de moyens. Elle est humiliante pour celui qui la reçoit et elle constitue une calamité de la part de celui qui l’offre.
Tendre, son cœur n’a aucune rancune envers ceux qui, par ignorance, l’offensent ou le méprisent ; mais il est implacable envers ses ennemis éternels, qui sont ceux de la classe parasitaire et opprimante, envers qui il n’a ni pitié ni compassion, puisqu’il a compris que ce sont eux qui le plongent dans une vie de douleur et de misère, le forçant, pour cette raison, à mener une lutte et une déclaration perpétuelle de guerre ; lutte et guerre sans trêve, contre ceux qui emploient tous les moyens, des plus infâmes aux plus horribles, dont la prison, le mensonge, les canons et la potence, devant lesquels, loin de se sentir intimidé ou abattu, il continue déterminé et serein, donnant, lorsqu’il le peut, des coups redoutables à son adversaire.
Un jour, je lui ai demandé pourquoi, tout en étant si aimant, si compatissant et si tendre, il prônait la destruction et l’effondrement de certaines classes sociales.
Ne vois-tu pas, m’a-t-il dit, que ce sont eux qui me forcent à le faire ?
Mon cœur ne ressent rien d’autre que la haine. Partout où je vais, je constate les injustices, la douleur et la misère. Je ne perçois que des pleurs et des deuils, des infamies et des calomnies. Quoi faire alors ?
Oh ! – continua-t-il avec véhémence – Mon cœur brûlant ne peut pas en supporter autant, il faut que je me batte, que je me retourne avec force contre les responsables de tant d’iniquité. Rien faire reviendrait à être complice de ces infamies !
Il n’attaque ni ne critique jamais les conséquences, sans en avoir d’abord analysé les causes.
Modeste et simple, son corps ne connaît pas l’orgueil ou la vanité stupide. Vous le verrez monter sur une chaise ou sur un banc pour partager ses idées avec ses camarades, ou, avec des phrases lancinantes, anéantir et fouetter sans pitié les préjugés et les injustices sociales. Vous le verrez aussi descendre se fondre parmi ses compagnons, sans fausse modestie.
Les applaudissements de ceux qui l’entendent ne le séduisent ni ne le flattent, au contraire, il dit que ces applaudissements ne s’adressent pas à sa personne, mais plutôt à ses idées. Puisque ce sont ceux qui l’entendent, qui, en l’applaudissant, lui manifestent leur accord, et non de l’admiration. Et à juste titre, il n’y a pas de place, aussi supérieure et honorable soit-elle, qu’il ne puisse occuper, parce qu’il se croit aussi digne et méritant que les plus grands, sans croire pour autant que quelqu’un soit inférieur à lui. Il se considère parfaitement égal en droits et aux besoins que toute la race humaine.
Son allure est sobre et propre, autant que ses moyens et son métier le lui permettent. Son allure est extrêmement simple, et dévoile sa pauvreté, mais vous ne verrez jamais sur lui des signes de négligence ou de paresse. Il fait de véritables efforts pour maintenir son hygiène corporelle et domestique impeccable, et toute entorse à celle-ci est l’une des raisons qu’il évoque, lorsqu’il propage ses idéaux, pour montrer qu’une société qui ne lui permet pas de satisfaire ses besoins essentiels, et bien d’autres (comme la lecture, par exemple, à laquelle il est extrêmement attaché), est une société mauvaise et cruelle, parce qu’elle tend à perpétuer l’ignorance et l’abrutissement des peuples.
Ne croyez pas, pour autant, qu’il méprise ou qu’il considère comme moindres les ignorants ou ceux qui ne sont pas propres de leur personne. Non, il sait parfaitement bien qu’en règle générale, est sale celui qui ne peut pas être propre ou qui ne connaît pas les avantages de l’hygiène, et que celui qui ne connaît pas ces avantages et ces besoins est ignorant.
Qui veut être ignorant ? Qui est à blâmer ? Qui est la cause de l’ignorance et de la misère des travailleurs ? La classe qui exploite ! Classe qu’il haït et qu’il déteste de tout son cœur !
Par ailleurs, vous ne le verrez jamais paré de vêtements ridicules ou encombrants ni portant sur ses doigts des bijoux. Au contraire, il est l’ennemi ultime de l’ostentation et du luxe qui sont criminels, selon lui, parce que c’est avoir un cœur méchant que jeter à la rue ce dont les autres ont besoin.
Extrêmement friand de lecture, il analyse tout ce qu’il lit, sans jamais se laisser surprendre par des promesses pompeuses ou des descriptions mensongères.
Dans une affection totale pour la discussion, il s’exprime avec une extrême simplicité non feinte, bien qu’avec enthousiasme et chaleur, mais surtout avec franchise.
Ses discussions dégénèrent rarement en disputes, bien qu’ayant la force et la raison de son côté, il dédaigne les insinuations stupides et inappropriées envers ses luttes, sauf lorsque celles-ci sont proférées par l’un de ses ennemis manifestes, car dans un tel cas, il n’hésitera pas à attaquer et même à riposter. Il sait que ses ennemis, au contraire des travailleurs, argumentent et insultent avec mauvaise foi, égoïsme et méchanceté.
« C’est son ennemi qui est le plus autoritaire. »
Combattant infatigable et déterminé, il diffuse activement ses théories, que cela soit par la parole ou par la plume, et il ne gaspille aucune occasion qui se présente à lui, que ce soit à l’usine ou à la maison.
Il explique ses idées aussi clairement que ses connaissances le lui permettent, de manière simple, mais approfondie, si l’on tient compte de la mauvaise et courte éducation qu’il a reçue.
Quand il propage ses idéaux, il le fait avec franchise et loyauté, mais sans insulter ni mépriser, car il respecte beaucoup l’environnement dans lequel il vit. Or, ne pensez pas que pour cette raison il cache ou transforme ses idées. Non, il les présente telles qu’elles sont, c’est-à-dire avec une volonté de progrès, de paix, d’amour et d’égalité. C’est ainsi qu’il justifie les causes qui provoquent des explosions violentes de colère dans sa lutte pour la justice.
Il ne se soucie pas de la perception de ses ennemis, parce qu’il n’obéit pas ou ne reconnaît pas d’autre juge que sa propre raison et son propre cœur : franc et loyal.
Voilà à quoi ressemble sa façade extérieure.
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À la maison, il est extrêmement tendre et affectueux envers ses enfants et sa femme, non pas parce qu’il croit devoir être leur protecteur, mais simplement par affection.
Il traite sa femme avec douceur, qu’il appelle « compagne », terme dont le sens dit déjà que dans sa maison règne un amour doux et serein, un sentiment pur et constant, que les codes, les lois, les us et coutumes ne peuvent pas offrir.
S’il trouve des défauts chez sa compagne, il les lui partage avec douceur, essayant de les contrebalancer par des exemples et des conseils constructifs, sans manifester d’autorité ou de supériorité. Et si, par des circonstances particulières, ou pour des questions de tempérament, les conflits s’avéraient insurmontables, il se séparerait d’elle, mais il ne la blesserait jamais, ni en paroles ni en actes.
Bien sûr, à ses côtés, sa partenaire jouit de toute la liberté qui peut être espérée dans notre société et il suffit qu’elle manifeste le moindre désir de rupture pour que, sans aucune réticence, ils se séparent, en restant ami·es comme avant de se rencontrer. Et il ne serait pas surprenant qu’après une séparation plus ou moins longue, ils se retrouvent.
Dans la société, dans la rue, il n’ennuie jamais ses compagnons avec des histoires ou des commérages ni avec une impolitesse stupide ou lourde; il est généralement sérieux et formel dans sa conversation.
Il n’importunera jamais ses collègues, ses camarades, ou ses filles, il ne tentera jamais des rapprochements ou des accolades, parce qu’il considère (et je le crois aussi) que les femmes n’ont pas besoin de galanterie sirupeuse et stupide. Parce nous pouvons bien faire ce que les hommes font. Ils n’attendent pas qu’on les courtise avant de ressentir de l’amour pour nous. Et quant à la différence des sexes, il la considère comme un simple détail, nécessaire à la perpétuation et à l’amélioration des races humaines.
Tel, mes chèr·es ami·es, est le compagnon que, sans l’intervention d’une tierse personne, j’ai choisi, sans aucune autre cérémonie que le consentement mutuel, scellé par un baiser affectueux et pur, qu’il a déposé avec une tendresse infinie sur mon front fané et pâle.
Vous le connaissez, savez-vous qui il est?
L’anarchiste !
Dites-le-moi maintenant, ouvrièr·es, pensez-vous que je suis une mauvaise femme en m’unissant comme ça, sans prêtre ni juge, à un homme comme celui que je viens de vous décrire ?
Pensez-vous que je mérite qu’on me jette la première pierre parce que je dépose toute ma confiance et mon amour en celui qui m’aime et que j’aime ?
Quelle est la meilleure chose à propos de l’existence ? L’amour, n’est-ce pas ?
Et qu’est-ce qui est mieux : aimer par devoir, par obligation ou par sympathie et par attirance ?
Pepita Gherra
Notes de bas de page
- 1N.d.t. De l’Abyssinie, nom colonial désignant anciennement l’Éthiopie.
Bolten, Virginia, Gherra, Pepita, traduit de l’espagnol par Lucia Carvallo, 2024, « La voix de la femme, éditoriaux », Préfix, vol. 1, no 1, « Pour une diversification des voix féministes dans l’enseignement francophone : traduction de textes théoriques à des fins pédagogiques ». Version en ligne : https://revues.uqam.ca/prefix/revue-prefix/la-voix-de-la-femme-editoriaux/
Revue PréfiX
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