L’analyse féministe du droit: comment est-elle reçue en France?
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Prune Decoux est docteure en histoire du droit et Chercheuse post-doctorale ANR-HLJPGenre (Université d’Artois, CDEP – UR 2471).
Cette conférence, organisée par Yolande cohen, a eu lieu dans le cours FEM7000 – Séminaire multidisciplinaire : approches, théories et méthodes de recherche en études féministes le 16 novembre 2022.
Comme toutes les sciences humaines et sociales, le droit est traversé par des courants et des théories.
Dans les années 1970, aux Etats-Unis, un puissant courant critique est venu remettre en question la matière juridique. Les lois, utilisées pour maintenir le statu quo des structures de pouvoir de la société, seraient la forme codifiée des préjugés de la société contre les groupes marginalisés.
Dans ce sillage est née l’analyse féministe du droit, qui vise à remettre en question la neutralité et l’universalité des normes juridiques face aux femmes. Les lois, règlements et textes créent des différenciations, voire des discriminations entre les sexes. Or, institutionnalisée aux Etats-Unis ou au Canada, l’analyse féministe du droit reste très largement ignorée de la science juridique française.
Après avoir retracé la chronologie de ce mouvement, nous apporterons des hypothèses quant à sa non réception en France et nous présenterons l’ANR HLJPGenre, un projet de recherche en Histoire du droit qui oeuvre à la diffusion des études de genre dans la matière.